Nous allons maintenant voir comment sont généralement construits les morceaux populaires qu'on peut, par exemple, entendre à la TV ou à la radio. Pour commencer tranquillement, je vais vous demander de regarder cette vidéo et on se retrouve après (vous pouvez activer les sous-titres français dans les paramètres du lecteur):
Si vous n'avez pas reconnu toutes les chansons, ce n'est pas grave, ce n'est pas pour cette raison que je vous ai demandé de regarder cette vidéo. L'important ici est de voir qu'avec la même série d'accord, on obtient des dizaines, voire des centaines de morceaux différents.
Comment est-ce possible ?
Excepté pour la musique classique qui est plus complexe, les morceaux populaires qu'on peut entendre au quotidien (pop, rock, variété, R'n'B, musique de film, etc) sont très souvent construits à partir d'un squelette d'à peine une poignée de notes.
En principe, les morceaux sont joués en répétant une série de 4 notes différentes avec la main gauche. Par exemple, fa, puis sol, puis la, puis do, et on répète ce passage du début à la fin en jouant le reste du morceau avec la main droite. On peut voir cet exemple dans la partition ci-dessous (la basse passe de fa à sol à la et do, et la série recommence...):
Progressions
Notons que pour certaines chansons, la série de 4 notes diffère entre les couplets et les refrains. Je veux dire par là qu'il est possible d'avoir pour tous les couplets la série ré,
do, si, la, puis pour les refrains do, la, sol, sib par exemple...
De ce fait, on constate qu'il suffit d'apprendre la série de 4 notes pour retenir l'essentiel du morceau. Ensuite, il faut encore jouer la mélodie en intégrant des accords dont la basse correspond à la série et le tour est joué!
Notons qu'on appelle la série répétitive de notes qui constituent le squelette du morceau la progression.
Cependant, les progressions ne sont pas écrites à la manière d'une série de note. Pourquoi?
Prenons un morceau dont la progression est do, mi, sol, fa (joué en gamme de do). Si on transpose le morceau alors la progression changera... Pourtant, il s'agira toujours du même morceau! Pour éviter d'avoir des progressions qui dépendent des gammes, on les écrit en chiffre romain qui expriment le numéro de la note par rapport à la gamme du morceau. Pour clarifier cela, prenons un exemple:
Imaginons un morceau dont la progression est do, mi, sol, fa, alors sa progression sera écrite de cette façon: I, III, V, IV, car les notes de la gamme de do sont numérotées ainsi (on place le numéro 1 sur la première note de la gamme):
do | ré | mi | fa | sol | la | si |
I | II | III | IV | V | VI | VII |
Ainsi, si on transpose le morceau en gamme de do# (donc une gamme au-dessus), alors la progression initialement do, mi, sol, fa, devient do#, fa, sol#, fa#. Mais si on l'écrit en chiffre romain, on a toujours la même suite: I, III, V, IV qui correspond maintenant aux notes:
do# | ré# | fa | fa# | sol# | la# | do |
I | II | III | IV | V | VI | VII |
Pour conclure, on a appris dans cette leçon que la plupart des morceaux populaires sont construits à partir d'une basse répétitive de 4 notes qui s'appelle la progression. En retenant ces 4 notes, il est possible de reconstruire le morceau en ajoutant la mélodie et les accords dont leur basse correspond aux progressions.